Souvenirs oubliésDisclaimer : Les personnages de CSI ne m’appartiennent pas. Je ne tire aucun bénéfice si ce n’est de faire plaisir aux autres fans de la série
Style : Missing scene, hurt/confort
Résumé : Quand Nick se retrouve face à une arme pointée sur lui dans l’épisode « Du sang sur le parquet », cela ramène à la surface des souvenirs qu’il aurait préféré oublier.
Auteur : Un commentaire ? Vous pouvez les adresser ici ladyheather@club-internet.fr
Note de l’auteur : Première tentative de fic sur cette série que j’aime beaucoup, enfin surtout le beau Nick et le l’humour grinçant de ce cher Grissom. J’espère que cette histoire va vous plaire.
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Nick ne pouvait s’empêcher de trembler, des larmes menaçaient de couler le long de sa joue. Ce n’était pas la première fois qu’il se retrouvait avec une arme pointée sur lui mais c’était la première fois où il avait failli céder à la panique. Il avait essayé de garder son calme, de raisonner cette femme qui le tenait en joue et qui lui avouait comment elle avait tué la fiancée de son mari. Maintenant que tout était fini et que l’adrénaline, qui l’avait aidé à maintenir la façade, retombait ses jambes se mirent à trembler le soutenant à peine.
— Ça va ? demanda Grissom avant d’emmener la femme qui avait enfin baissé son arme.
— Oui, répondit-il un sanglot dans la voix.
Puis il tourna le dos à son chef pour ne pas qu’il voit à quel point cela l’avait déstabilisé. Il essuya rageusement avec la manche de sa veste une larme qui avait réussi à couler. Non ça n’allait pas, hurlait-il intérieurement. Il avait failli mourir ! Il se laissa glisser le long du mur, ses jambes ne le tenant plus et pendant un instant il ferma les yeux. Il ramena ses genoux sous son menton et y posa son front. Il savait qu’il aurait dû continuer de relever toutes les traces de sang comme le lui avait demandé Grissom mais il ne pouvait pas. Il ne pouvait s’empêcher de trembler. La seule chose qu’il semblait voir, c’était le canon de cette arme pointée sur lui.
— Nick ?
Celui-ci releva la tête et vit son superviseur accroupi près de lui. Il ferma de nouveau les yeux tout en poussant un soupir. Il n’avait vraiment pas besoin de cela. Déjà que Grissom ne lui faisait pas confiance maintenant il pouvait sans peine imaginer ce que celui-ci pouvait penser de lui. Il tenta de se lever mais il retomba lourdement sur le sol, ses jambes refusaient toujours de le porter.
— Tenez, buvez cela, fit Grissom en lui tendant une bouteille d’eau fraîche.
Nick prit la bouteille d’eau tout en gardant son regard tourné vers le sol. Il avait honte et d’autres larmes menaçaient de couler. Il se sentait impuissant, incapable de contrôler ce qu’il ressentait. D’autres images, qu’il avait gardées enfouies en lui depuis des années, revinrent à la surface. Le visage souriant de Randy dansait devant ses yeux. Grissom regarda le jeune homme essayer de refaire surface. Il soupira, sachant très bien ce qu’il pouvait penser. Il posa sa main sur son épaule pour le réconforter.
— Vous savez Nick, le fait que vous réagissiez ainsi veut simplement dire que vous ressentez les choses, cela ne fait pas de vous quelqu’un de moins compétent. Vous avez le droit d’avoir peur, vous êtes un être humain, finit-il calmement.
Ils restèrent encore là en silence pendant un moment avant que Grissom n’aide le jeune homme à se remettre debout. Le retour au laboratoire se fit en silence. Il était près de quatre heures du matin. Nick se dirigea sans un mot vers son bureau et se mit à taper furieusement sur son clavier pour remplir son rapport. Il ne pouvait toujours comprendre pourquoi il avait paniqué à ce point. Si, il le savait mais cela faisait si longtemps, il avait pensé que qu’il avait enfin réussi à oublier les événements qui s’étaient passés alors qu’il était en terminale. Il regarda son écran pendant un moment, vérifia qu’il n’avait omis aucun détail, imprima le tout et alla le remettre à Grissom qui buvait une tasse de café dans son bureau, tout en mettant la dernière main à son propre rapport.
— Ça va Nick ?
— Oui, merci.
— Vous devriez rentrer.
— Non, ça va aller, j’ai encore quelques analyses à finir pour le cas Moreno.
— Vous êtes sûr ?
— Oui, répondit-il avec une certaine impatience.
— Comme vous voudrez.
Il le vit repartir les épaules voûtées. Il poussa un soupir et se replongea dans son dossier sans toutefois réussir à se concentrer. Il ne pouvait s’empêcher de se demander pourquoi le jeune investigateur avait réagi ainsi. Il avait vu dans son regard une détresse qui l’avait un peu déstabilisé. Il savait que Nick avait un manque chronique de confiance en lui. Il mettait beaucoup d’effort à tout faire mieux que les autres, il voulait plaire à tout le monde et cela marchait. Personne n’avait jamais rien à redire sur son travail, ni sur son comportement, il était toujours gentil et poli avec tout le monde. De son coté, Nick avait décidé de prendre un break, il se dirigea vers la salle de repos où il espérait que Greg avait fait son fameux café. Il s’installa à la table et prit le journal qui y traînait mais il ne pouvait se concentrer sur la page des sports. Tout ce qu’il voyait, c’était cette femme et le canon de l’arme braqué sur lui et le visage souriant de Randy.
***
Catherine avait enfin fini de récolter tous les indices sur les lieux d’un accident où elle avait été appelée avec Sarah.
— Je vais déposer cela au labo, dit la jeune femme brune avec un sourire crispé.
— Ca va, Sarah ? Demanda Catherine Willows.
— J’ai vu mieux, je déteste voir des vies perdues aussi inutilement surtout quand il s’agit d’enfants.
— Je vois tout à fait ce que tu veux dire, acquiesça-t-elle.
Un automobiliste ivre avait grillé un feu rouge et avait embouti une voiture tuant quatre personnes, dont deux jeunes enfants. Ces cas-là étaient généralement les plus durs car on pouvait contempler la bêtise humaine dans toute sa splendeur. Elle déposa son matériel sur son bureau et se dirigea vers la salle de repos où elle trouva Nick perdu dans ses pensées. Elle remarqua immédiatement ses yeux rougis par les larmes et ses mains qui tremblaient encore un peu. Elle se servit un peu de café et s’assit près de lui pourtant il ne fit aucun geste prouvant qu’il ait remarqué sa présence.
— Nick ?
La voix de Catherine le tira des images qui envahissaient sa mémoire. Il ne répondit pas tout de suite. Il ne voulait pas en parler hors il savait qu’elle devinerait tout de suite que quelque chose n’allait pas, qu’elle ne manquerait pas de l’interroger et qu’il n’était pas en état de lui résister.
— Ça n’a pas l’air d’aller.
— Si, si, juste une nuit un peu difficile.
— Vous en êtes sûr ?
— Catherine, avez-vous déjà eu une arme pointée sur vous ? Demanda-t-il soudain.
— Ca m’est arrivé.
— Avez-vous eu peur ?
— J’aurais été folle de ne pas avoir été effrayée. Qu’y a-t-il Nick ?
— Une femme a pointé son arme sur moi ce soir et je n’ai pas eu peur. C’était pire que cela, j’étais comme tétanisé. Je n’arrivais même pas à bouger. La seule chose que je voyais, c’était cette arme braquée sur moi.
— C’est normal d’avoir peur, vous savez.
— Ce n’est pas cela Catherine. J’ai toujours pensé que je réagirais autrement si jamais cela se produisait de nouveau mais….
Il se tut un instant. Il ne voulait pas en discuter mais maintenant qu’il avait commencé, il ne pouvait plus revenir en arrière. Il n’avait jamais vraiment parlé de ce qui c’était passé avec qui que ce soit en dehors des personnes concernées.
— De nouveau ? Ce n’est donc pas la première fois que cela arrive.
— Non, la première fois c’était en terminal au lycée, commença-t-il d’un ton monocorde, comme un enfant qui récite une poésie qu’il a appris pour avoir une bonne note, pas parce qu’elle l’intéresse. J’avais dix-sept ans. Nous étions en cours de littérature quand nous avons entendu des coups de feu dans le couloir. Notre professeur nous a demandés de nous cacher sous nos pupitres et il est allé voir. J’ai entendu une détonation et M. Marshall est tombé à terre, il me regardait avec des yeux vitreux et du sang coulait de sa poitrine. Il était mort. Il y a eu un mouvement de panique dans la salle de classe, on s’est tous précipités vers l’autre porte, celle qui donnait sur la salle suivante. Mais la porte était coincée. Avec Randy, on a essayé de l’enfoncer mais on n’était pas assez forts.
— Qui est Randy ? Se risqua-t-elle à demander d’une voix douce.
— La porte de salle de classe s’est ouverte en grand et un gars est entré avec un fusil à pompe dans la main. Il avait le regard d’un dément, continua-t-il, paraissant ne pas l’avoir entendue. Je peux encore entendre les hurlements des filles de la classe. Il a commencé à tirer en criant que tout était de notre faute. Nous étions coincés, il n’y avait aucun moyen de fuir. Mes camarades tombaient, certains blessés, d’autres morts et d’autres essayaient de s’enfuir par les fenêtres mais nous étions au deuxième étage. Randy et moi, on s’acharnait toujours sur cette fichue porte qui ne voulait pas s’ouvrir. Et puis je l’ai vu qui nous mettait en joue, j’ai essayé de prévenir Randy mais je n’en ai pas eu le temps, il a tiré. Il est tombé dans mes bras et m’a entraîné dans sa chute. Il est mort presque immédiatement dans mes bras. J’ai fermé les yeux en attendant une balle pour moi, j’ai cru ma dernière heure venue. Je ne sais pas combien de temps je suis resté là, à attendre la mort qui n’est pas venue. C’est quand j’ai entendu les sirènes de police à l’extérieur que j’ai réalisé que j’étais encore vivant. J’ai eu du mal à me dégager, mais tout ce que je voulais c’était sortir de là. J’ai repoussé le corps de Randy et me suis précipité vers la porte de sortie pour me retrouver nez à nez avec ce fou.